Vouvant, la petite cité qui cultive sa fibre artistique
Ateliers de peintres, église romane, cachet historique, petites ruelles, légende… La petite cité du bocage vendéen cultive les atouts pour être incontournable.
Enclencher la machine à remonter le temps
En allant à Vouvant, vous entrez dans la machine à remonter le temps. Cette cité médiévale se caractérise par ses remparts, ses ruelles et l’architecture romane de son église. Sa topographie aussi, puisque cette ancienne forteresse seigneuriale est construite sur un éperon rocheux dans un méandre de la rivière qui passe en contrebas, la Mère. Cette singularité s’est révélée être, par le passé, autant un atout, qu’un handicap.
Au Moyen Âge, le surplomb et l’encerclement quasi parfait offraient des protections naturelles face à l’ennemi. Guillaume le Grand d’Aquitaine (969 - 1030) porte un intérêt particulier pour Vouvant. C’est lui qui sera à l’origine du développement de ce qui était alors une seigneurie.
La cité ne cessera d’accroître son rayonnement jusqu’au règne de Louis XIV, qui supprimera une partie de ses pouvoirs au bénéfice de Fontenay-le-Comte. Au XIXe, au moment de la révolution industrielle, malgré la présence de mines de houille, cette situation géographie reculée pénalisera l’activité économique de Vouvant.
À notre époque, avec l’essor du tourisme, ce piton rocheux, les courbes de la rivière, les ruelles étroites et le cachet ancien sont devenus les atouts de Vouvant.
Le millénaire et la légende
L’an dernier, la commune avait lancé des festivités pour honorer son millénaire.
Engrangeant les labels (Petite cité de caractère, ville fleurie, Plus beaux villages de France), la petite cité de Vouvant est aussi appréciée des artistes, en témoigne la quinzaine de galeries ou d’ateliers qui s’y trouvent.
Vouvant est aussi le berceau de la légende de la fée Mélusine. Une tour médiévale, qui porte son nom, se dresse sur le point haut de la commune. Elle est le vestige d’un château du XIIIe siècle qui a laissé en témoin son donjon. Du haut de la tour, on peut admirer la forêt de Mervent et le bras tortueux de la Mère, rivière qui alimente le barrage de Mervent.
Vouvant village de peintres
« Notre association est née d’une initiative communale, d’où la présence de représentants de la municipalité dans le conseil d’administration, expliquait, en novembre 2019, Jean-Marie Monnier, alors président de Vouvant village de peintres, sur le départ. À l’initiative de Jacky Roy [maire de 2014 à 2020], les peintres ont été les premiers à s’investir, puis les sculpteurs, les photographes et maintenant les artisans d’art sont arrivés pour redynamiser le village. Mais, il faut laisser la place à une nouvelle équipe, à elle d’écrire encore de belles et nombreuses pages de cette même histoire. »
Depuis quinze ans, l’association a comme objectif la promotion de l’art contemporain en milieu rural et la dynamisation du village de Vouvant sur les plans culturels et économiques. Elle organise de nombreux événements d’avril à octobre : expositions dans le village, salons dans la Nef Théodelin, vernissages…
Parallèlement, une quinzaine d’artistes installés dans le bourg ouvrent leurs ateliers, proposent des initiations. La petite cité de caractère cultive ainsi sa fibre artistique.
Le salon d’automne est un temps fort de la saison. Actuellement, huit peintres et trois sculpteurs, exposent dans la Nef Théodelin jusqu’au 18 septembre.
L’église romane et l’orgue
L’histoire de Vouvant est aussi liée à l’abbaye de Maillezais, car c’est Théodelin, alors abbé de Maillezais, qui a supervisé la construction de l’église – elle a été consacrée en 1028 – encore visible en partie aujourd’hui. L’édifice reste un monument majeur, témoin de l’architecture romane du Bas-Poitou, notamment par son grand portail à double porte et aux nombreux décors sculptés.
En été et à la période de Noël, cet élément d’architecture devient le support d’une projection d’un son et lumière. Mélusine, entre ombre et lumière magnifie l’histoire et le patrimoine local. Il est encore possible de profiter de ce spectacle d’une quinzaine de minutes jusqu’au 22 septembre, tous les jours, à 22 h 35 ; deuxième projection, à 23 h 05, les vendredi et samedi. Gratuit.
Donner à l’église de Vouvant un orgue à tuyaux, c’était le rêve d’Yves Rousseau. Un rêve devenu réalité en juillet de cette année, avec la livraison de l’instrument qui a pris place dans l’église. Celui-ci doit désormais être harmonisé. C’est le travail minutieux dont se charge Yves Fossaert, facteur d’orgue. L’inauguration de cet orgue devrait avoir lieu en novembre 2020.
Pour financer ce projet, de l’ordre de 420 000 €, un appel aux dons de particuliers et d’entreprises a été lancé. À la mi-août, il restait encore 39 000 € à financer.
Un jardin médiéval en projet
Au projet de valorisation du patrimoine vouvantais, la restauration d’un Jardin de curé. La démarche menée par l’association Vendée Bas-Poitou (VBP) en est à ses prémices. Elle consiste, comme l’explique Jean-Marie Grassin, président de l’association, à mettre en lumière un potentiel déjà existant : « Nous comptons déjà dans Vouvant intra-muros, une variété de parcs paysagers, comme celui de la Recepte ou de la Visitation. Des potagers sont entretenus avec passion. D’autres jardins ont vocation pédagogique, comme celui du Prieuré et celui des Sens. D’autres encore sont des jardins culturels comme celui qui est En’Vouvant’é et le jardin Savariau. Plusieurs jardins privés sont également cachés, que VBP a entrepris d’inventorier. »
L’objectif serait d’obtenir à terme le label Village de jardins. Un de plus, avec ceux dont bénéficient déjà Vouvant et « un attrait touristique supplémentaire ».
Se restaurer
Au Café Mélusine, le tabac est ouvert de 9 h à 13 h, le mercredi de 18 h à 20 h 30, soirée salade et burger.
À l’Auberge de Maître Panetier, la vente à emporter s’est mise rapidement en place : « Les gens commandent par téléphone et nous proposons plusieurs solutions concernant soit des pizzas ou un menu adapté. On propose aussi un plateau garni et le vendredi c’est le jour du burger. » Du côté de l’Étable gourmande, au Village de Vacances La Girouette, la spécialité c’est le panier pique-nique à une dizaine d’euros : « C’est ce qu’on avait l’habitude de faire déjà pour les groupes que nous accueillons », précise Anthony Desain, « alors on s’adapte à la situation et nous développons cette formule avec des produits faits maison et authentiques. Mais on met aussi nos bâtiments à disposition, notre grande salle et notre préau qui offrent un abri apprécié. »
Carnet pratique
Le bureau d’information touristique est ouvert, en septembre et octobre, du mercredi au dimanche de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h.
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