Ouest-France, 10/07/2016: La Leçon de la Machine à voyager dans le temps de Daniel Doutre

Publié le par Ass. Vouvant, village de peintres

Daniel Doutre et sa machine seront bientôt invités à Nantes. |

Daniel Doutre et sa machine seront bientôt invités à Nantes. |

« 3 010, l'Héritage » sera sans aucun l'une des expositions les plus fortes et des plus réussies à Vouvant.

Peintre et sculpteur autodidacte, Daniel Doutre a eu carte blanche de VVP (Vouvant village de peintres) pour organiser son exposition dans la nef Théodelin. Ce haut lieu témoin de ce qui reste des siècles précédents, ne pouvait pas mieux convenir pour accueillir cette exposition dont le message porte sur ce que l'homme moderne laisse à ses descendants.

La démarche de Daniel Doutre est celle d'un authentique artiste bien sûr, mais elle tient aussi, de l'humoriste et surtout du philosophe. En entrant dans la nef, le visiteur est invité à découvrir tout d'abord, une série d'oeuvres aux couleurs chaudes, évoquant des villages ibériques ou des ruelles de Provence invitant au voyage et au rêve. Car Daniel Doutre est un rêveur qui entraîne son public à trouver des indices sur les chimères de la vie et ses tableaux sont autant de mirages esquissés sur la toile.

Le visiteur est invité à entrer dans l'espace réservé à la Machine à voyager dans le temps. Faite d'assemblages divers, d'engrenages astucieux qui déclenchent des jeux de lumières colorées, « elle ne sert à rien, si ce n'est qu'à faire découvrir les horreurs qu'on laisse à nos héritiers », précise l'artiste. De fait, son cerveau de quartz n'est là que pour provoquer une étincelle sur le monde futur. « La blouse et les pinceaux qui traînent au pied de ma machine, appartenaient à un ami, parti voyager dans le temps. Il n'a pas voulu revenir et a renvoyé ces choses en guise d'avertissement, refusant de retrouver un monde moderne qui va droit dans le mur ». Le message est clair et corroboré par les oeuvres installées tout autour, dans les bas-côtés de la nef Théodelin, et qui présentent les recherches d'archéologues du quatrième millénaire.

En prenant le temps de lire les annotations sous les oeuvres à l'acide, le visiteur découvre une quantité impressionnante d'aberrations cachées dans notre quotidien et que la destruction des satellites en 2 330 a mises en évidence.

L'artiste met au jour de troublantes traces de nos comportements irresponsables, des absurdités liées aux émanations toxiques, aux champs magnétiques, aux écoulements d'eaux polluées ou aux appareils futiles, censés nous rendre la vie plus belle alors qu'ils sont mortifères. « Cette machine, c'est mon coup de gueule ! », confie Daniel Doutre qui excelle dans ce registre d'art contemporain.

Ouest-France, Vouvant - Publié le 10/07/2016

Guy Belaud, correspondant Ouest-France.

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